La destruction programmée d’un parc arboré aux Ponts-de-Cé montre, une fois de plus, le peu de cas que l’on fait des arbres dans l’agglomération d’Angers
Nous apprenions en juillet qu’un projet immobilier de Kaufman et Broad était programmé sur le parc du domaine Sainte-Anne à la limite des Ponts de Cé et d’Angers. Ce superbe parc contigu à l’IRCOM (école d’ingénieurs) appartenait au Département. Il a souvent servi à des usages publics ou associatifs profitant d’un magnifique site arboré de grands arbres d’essences diverses d’une cinquantaine d’années pour la plupart.
Le permis de construire a été attribué en février, et les délais de recours sont épuisés. Pourtant, ce boisement a été identifié au PLUi encore tout frais, comme un espace à « Présence arborée reconnue ». Il ne devrait admettre que des constructions au service d’un intérêt général ou collectif en conservant le caractère remarquable du boisement. Or, le projet immobilier ne tient aucun compte de ce classement : en implantant les constructions sur les parties boisées, la presque totalité de celles-ci (plus de 200 grands arbres) est condamnée.
Un premier courrier au Maire ainsi qu’au président d’Angers Loire Métropole sont restés sans réponses. La Sauvegarde a lancé une campagne publique contre ce projet : saisine de la presse écrite et télévisée, lancement d’une pétition, qui a réuni rapidement 1600 signatures. Cela a décidé la ville et ALM à nous recevoir.
Quelle est la valeur des protections figurant au PLUi ? Comment un tel projet peut être envisagé ? Nous demandons que le projet soit repris afin de respecter le parc boisé existant. Nous demandons que les études paysagères et écologiques effectuées sur le site soient rendues publiques. Il est étonnant que ce type de documents soit à Angers gardé aussi secret qu’un site nucléaire nord-coréen ! … ou faut-il craindre qu’elles ne révèlent des choses désagréables ?
Nous avons aussi alerté le promoteur, Kaufman et Broad, lui rappelant que le bois abrite des espèces protégées (écureuils, hérissons…), et que sa suppression tomberait sous le coup de l’art L.415-3 du code de l’environnement. Réaction du promoteur : suspension du chantier et proposition de rencontre avec notre association.
Plus largement, cette affaire vient après les abattages massifs et sans discernement en lien avec le tramway, après l’affaire du séquoïa nain (sauvé) et du cèdre (abattu), et autres. Nous constatons que l’arbre n’est pas protégé dans l’agglomération d’Angers. Il n’est qu’un décor d’ajustement sans considération pour son rôle environnemental, écologique et social. Aussi avons-nous demandé qu’un état des lieux sérieux soit établi dans le cadre de la révision du Plan Local d’Urbanisme intercommunal (PLUi) qui vient de s’engager. Les études et relevés existants des espaces arborés doivent être rendus publics. Nous demandons que la révision du PLUi soit l’occasion de créer des protections réelles des espaces naturels –puisqu’il apparait que les ‘’protections’’ existantes sont sans valeur réelle -. Nous avons enfin demandé à être associés à ce travail. Nous avons d’ailleurs décidé d’engager nous-mêmes un relevé, avec les bénévoles de nos associations que nous appelons à nous rejoindre sur ce qui est un vrai combat pour l’année à venir.