Bords de routes et de champs, pelouses et jardins : laissons l’herbe grandir, laissons-la fleurir…
On les appelle bandes fleuries, jachères, bandes enherbées ou encore bords de route et de chemin, pelouses ou prairies naturelles, pieds de haie, pieds de mur ou talus, inter-rang ou tournières. Leur point commun est d’être « enherbés » et parfois fleuris !
Ces espaces sont partout et occupent au total d’importantes surfaces. Alors que l’homme cherche de plus en plus à verdir ses actions et à minimiser son impact sur la biodiversité, se pourrait-il que les actions les plus simples lui échappent ?
Trop souvent ces espaces sont négligés, considérés comme des sources de nuisances, et on s’évertue alors à les tondre et retondre, pour faire place nette, bien au-delà du simple souci de fonctionnalité, par habitude ou par envie d’une parfaite maîtrise sur la nature sauvage.
Pourtant ces espaces enherbés sont de vrais trésors de vie pour qui sait y regarder.
Qu’elle soit en ville ou la campagne, au milieu des champs ou au bord d’une route, à proximité d’un cours d’eau, voire d’une forêt, sur un rond-point ou au pied d’un immeuble, toute surface enherbée peut se transformer en un jardin d’Éden, pour les centaines d’espèces de plantes et les milliers d’insectes qui s’y développeront ! Ces espaces de vie peuvent accueillir jusqu’à 50 % de la flore de nos régions.
Faites un geste pour la biodiversité, ne broyez pas l’herbe entre le 15 mai et le 15 septembre et laisser des bandes d’herbe non tondue.
Alors vous verrez la magie opérer : le paysage se transformera très vite, des plantes que vous n’aviez encore jamais remarquées fleuriront et vous serez étonné par leurs couleurs, leurs formes et leurs parfums. Coquelicots, centaurées, plantains, pissenlits, lins, bleuets, trèfles violets, compagnons blancs ou orchidées réapparaîtront, pour peu que ces espaces ne soient pas fertilisés. Vous admirerez alors les plus précieuses et délicates de nos orchidées sauvages (Ophrys abeille, Orchis mâle, Plathantère verdâtre, Orchis pourpre…).
Devant ce foisonnement de couleurs, les papillons, les abeilles sauvages et tous les autres insectes floricoles reviendront dans nos jardins, dans nos villes, dans nos campagnes. Ils se nourriront de ce réseau d’espaces fleuris et préservés. Ils y trouveront le nectar pour s’abreuver, les cachettes pour y dormir et y pondre leurs œufs. Les nombreuses larves comme celles des coccinelles pourront devenir adultes sans se faire broyer sur place. De nombreux oiseaux telles les hirondelles, chasseront bientôt sur ces espaces préservés pour y nourrir leurs poussins. Les chauves-souris les relaieront la nuit pour profiter de cette flore sauvage qui revient.
Que vous soyez particulier, collectivité, agriculteur nous vous appelons à la trêve printanière et estivale pour préserver ces oasis de biodiversité.
*Communiqué de presse commun avec Horizon Bocage, GABB Anjou, LPO Anjou et Sauvegarde de l’Anjou