La sauvegarde de l’Anjou s’est alertée des récentes positions contradictoires d’Angers Loire Métropole (ALM) sur l’entrée de ville à Saint-Serge (l’abandon de l’échangeur vers l’A11)
La Sauvegarde de l’Anjou lutte depuis des années pour la diminution de la voiture en ville ; elle déplore que cette décision ne soit justifiée ni par des diminutions des nuisances de la voiture en ville, ni par des perspectives d’amélioration des mobilités douces dans le cadre d’un plan d’ensemble convaincant.
Elle avait déjà exprimé ses inquiétudes dans le cadre de l’enquête publique de révision du PLUi, qui sont restées pour l’instant sans réponse.
Le projet d’échangeur Saint-Serge était affiché jusqu’à présent comme un maillon indispensable pour atteindre de tels objectifs. En abandonnant cette perspective, sans pour autant proposer d’alternative, ALM ne fait que souligner l’absence de cohérence du plan de mobilité de l’agglomération tel qu’il figure au PLUi
Le schéma des déplacements affiche des ambitions qui correspondent bien aux impératifs du territoire : forte diminution de la part de la voiture individuelle, transfert vers les transports en commun et modes actifs — doublement de la part du vélo –, diminution des nuisances, modération de la consommation énergétique… Il comporte des investissements importants comme le tramway, et de nombreuses orientations pertinentes.
Mais on peine à trouver dans le schéma des déplacements les moyens qui parviendront à réaliser ces objectifs. Au contraire des objectifs affichés, le trafic auto serait en augmentation dans l’agglomération. Mais le plan ne dispose d’aucun outil de suivi d’ensemble, alors même qu’il est déjà plus qu’à mi-course, de sorte qu’il est difficile, et même impossible d’évaluer le réalisme des objectifs chiffrés affichés et le niveau d’effort nécessaire. L’impact et l’articulation attendus de chacune des actions ne sont pas non plus connus. Et pas plus les impacts de l’évolution urbaine sur les problématiques de déplacements. Ce schéma n’a pas de tableau de bord.
Le plus préoccupant réside dans des actions dont la cohérence n’est pas évidente, et qui paraissent parfois contradictoires :
- Il manque d’abord le volet essentiel de dissuasion de la voiture en ville : si le projet comporte la valorisation de modes alternatifs, ceux-ci ne produiront leurs effets que s’ils se combinent avec des actions de limitation de la voiture de manière à rendre les modes alternatifs plus attractifs. Or, ces actions sont absentes, ou anecdotiques.
- Plusieurs volets sont ensuite très contestables : parmi ceux-ci, la valorisation du stationnement en Coeur de ville quand on souhaite y diminuer les voitures ; la faible attractivité des pôles intermodaux quand ils devraient être des maillons stratégiques du nouveau dispositif, le flou sur la desserte TC des polarités externes qui porte la principale alternative à la prise en charge du trafic d’échange….
L’enjeu le plus important est de réussir le développement de l’intermodalité, qui ne représente à ce jour que 1 % des déplacements ; dans ce cadre, deux actions présentées comme importantes sont contestées et contestables :
– L’accès direct à la gare par le quartier de l’Esvière, qui vise à desservir le pôle d’échanges de la gare, mais ouvre en même temps un accès en Coeur de ville rendu plus attractif par un nouveau parc de stationnement en centre-ville, accentuant le trafic en ville.
– L’abandon de l’accès par l’échangeur Saint-Serge, car présenté jusqu’alors comme un élément devant soulager la circulation en ville, il est aujourd’hui abandonné sans alternative.
Sur ce point, la Sauvegarde de l’Anjou, constatant la faiblesse de l’armature prévisionnelle des pôles intermodaux, a proposé que l’échangeur routier soit remplacé par un nouveau pôle d’échange intermodal qui, par sa proximité et sa facilité d’accès au centre, permettrait une qualité de desserte majeure à la fois par TC, mais encore par modes actifs.
L’établissement d’un schéma efficace des mobilités est essentiel. Il ne peut être disjoint du projet territorial ; il y a urgence, car la lutte contre le réchauffement climatique n’attend pas, et les déplacements sont le principal émetteur de GES ; il y a urgence aussi parce que la durée des processus de mise en place des actions demande que celles-ci soient réservées très en amont.