Le 26 juin 2023, le préfet du Maine-et-Loire signait et présentait le nouvel arrêté cadre sécheresse du département. Ce dernier permet d’anticiper les situations de pénurie d’eau en définissant au préalable les débits des cours d’eau et les niveaux des nappes d’eau souterraines qui doivent alerter et engendrer les mesures de restriction pour préserver les usages prioritaires et les besoins des milieux naturels. Mais encore faut-il qu’il soit bien appliqué !
Photo d’illustration – Crédits : A. Gromaire
Un passe-droit incompréhensible pour le Layon et l’Erdre ainsi que pour les usages des collectivités et des particuliers
Chaque semaine, un bulletin hydrologique présentant les observations des débits et niveaux des ressources en eau est publié sur le site de la préfecture qui doit donc normalement en tirer les conséquences au regard des restrictions applicables 1 . Or, pendant les deux premières semaines de juillet, les zones d’alerte du Layon et de l’Erdre n’ont pas été passées au niveau de l’alerte renforcée alors que les mesures et observations le justifiaient. Le 18 juillet, un nouvel arrêté de restriction est adopté, actant les choses pour le Layon mais toujours pas pour l’Erdre, qui reste en situation d’alerte. Ce même arrêté maintient le niveau de vigilance pour les usages des particuliers et des collectivités du département, alors même que plus de 50 % des zones d’alerte superficielles (basées sur le débit des cours d’eau) ont au moins dépassé le niveau de l’alerte. L’application normale du nouvel arrêté cadre sécheresse aurait du conduire à déclencher les premières mesures de restrictions. Ce n’est pas le cas !
Le préfet doit appliquer ses propres règles
Alors que la sécheresse de 2022 est encore dans les esprits, que le gouvernement multiplie les appels à la sobriété et aux économies d’eau… retarder l’échéance est préjudiciable aux usages prioritaires (eau potable, sécurité incendie…) et aux milieux naturels. « La situation ne permet pas d’en rester aux effets d’annonce, » rappelle Régine Bruny, co-présidente de FNE Anjou, « le préfet a annoncé se saisir de la question, il doit commencer par appliquer ses propres règles ». Si les restrictions progressives ont été imaginées, ce n’est pas dans le but de pénaliser les usages économiques, c’est pour préserver les besoins prioritaires et retarder la situation de crise. Alors que nous pensions que la sécheresse 2022 avait servi d’apprentissage collectif face aux sécheresses à répétition, nous constatons avec tristesse que les mauvaises pratiques des pouvoirs publics perdurent. Les économies d’eau sont indispensables, les mesures sécheresse doivent être effectivement appliquées !